AMICALE DES ANCIENS DE L'ECOLE NORMALE WILLIAM PONTY

Le bureau de l’Amicale des Pontins a organisé une rencontre le samedi 21 octobre 2023 sur le site Sébi-ponty qui a abrité l’ancienne Ecole Normale William Ponty. Les différentes autres amicales de normaliens ont été conviées à ces retrouvailles, celles de Saint-Louis, Mbour, Bambey, tout comme celle Germaine Legoff des jeunes filles de Thiès ainsi que les responsables de l’association des habitants de Sébi-Ponty - Cadre Intercommunal de Concertation et d’Action (CICA).

LE FILM DE LA VISITE SUR YOUTUBE

Participants :

Amicale des Normaliens de Ponty : Modou Ndiaye (Président), Mamadou Mbaye (Vice Président), Ibrahima Khouma (Trésorier Général), Adama Dème (Trésorier Adjoint), Ousmane Camara (SG adjoint), Issakha Gueye (Président CSP),  Souleye Tine (Président CAS), Maguette Samb

Amicale des Normaliennes de Thiès : Fatimata Aw (Présidente Amicale GG), Thioro Gaye (SG Amicale GG)

Amicale des Normaliens de Bambey : Khalilou Diawara (Vice-Président)

Amicale des Normaliens de Saint-Louis : Abdoulaye Faye

Amicale des Normaliens de Mbour : Falilou Ndiaye

Association des habitants de Sébi-Ponty CICA : Mamadou Grand-père Diallo (Vice Président), Sirima Doucouré, Samba Diallo, Alassane Diouf

L’objet de la rencontre était :

1 -  d’abord d’effectuer une visite de terrain du site pour en faire un état des lieux aussi bien des locaux, vestiges historiques, que des espaces encore disponibles et de l’environnement global.

2- Il importait également de rencontrer les populations résidant sur le site pour recueillir leurs avis et attentes concernant le devenir de ce lieu mythique, classé depuis 2007 patrimoine historique national.

3- Ces retrouvailles qui se sont poursuivis dans l’après-midi à Toubab Dialaw devait permettre aux différentes amicales de normaliens d’approfondir leurs échanges concernant à la fois la réhabilitation du site de l’ancienne école normale William Ponty, ainsi que le projet qui leur tient à cœur de la création d’une fédération des amicales de normaliens pour être mieux à même de continuer à apporter leur appui au système éducatif du Sénégal...

I – Visite du site

La visite a commencé  à partir de 10h 30 après l’accueil des participants par un message introductif de présentation du Président de l’amicale des pontins, Prof. Modou NDIAYE, suivi d’un message de bienvenue de Monsieur Mamadou DIALLO, Président de l’association des habitants de Sébi-Ponty, association dénommée Cadre Intercommunal de Concertation et d’Action (CICA).

Cette visite a permis aux anciens normaliens de s’émerveiller devant des bâtiments certes vétustes et largement dégradés, mais toujours debout et résistant encore au temps. D’abord, le grand amphithéâtre, qui garde toute sa majesté et dont l’ossature demeure étonnamment intact, même si quelques fissures au mur sont notées ici et là, et qui laisse accéder à ses deux salles laboratoires, l’une de chimie et l’autre de physique, à sa salle de lecture et celle de réunion. Dans toutes ces salles, les équipements mobiliers (tables, rayons de bibliothèque, etc) sont utilisables encore aujourd’hui. Et dire que cet amphi, d’après l’un des guides, est construit depuis 1938, c’est-à-dire une année après le déplacement de l’établissement de Gorée à Sébikotane. Aussitôt après, à une dizaine de mètres, le logement du directeur, entièrement construit en pierres naturelles et coiffé d’une toiture en tuiles, oppose une belle résistance à l’épreuve du temps. Le dernier directeur à y avoir séjourné avant le transfert de l’école à Thiès en 1965 se nomme Ismaila Mbaye, selon les souvenirs de Monsieur Doucouré, qui faisait office de guide et dont le père était employé de l’école déjà depuis Gorée.

Un peu plus loin, le bâtiment qui abritait la direction générale de l’école, construit selon le même style et les mêmes matériaux que le logement du directeur, certes un peu plus dégradé mais encore sur ses pieds. Il jouxte l’Ecole Nationale d’Administration Pénitentiaire (ENAP), nouvellement implantée dans le périmètre du site,  qui dispose à côté de ses nouvelles constructions, des locaux de l’ancien bloc de toilettes ainsi que de l’infirmerie de Ponty. Du portail de l’ENAP, l’on aperçoit aussi, surplombant  l’établissement et la prison, le château d’eau qui alimentait l’école et le village riverain. Monsieur Doucouré regrette avec amertume la démolition de ce qui restait encore du foyer, du réfectoire ainsi que du cinéma et des dortoirs, les lieux sûrement les plus chargés d’émotion pour les anciens pensionnaires de Ponty. Le bloc de logement du personnel administratif également avait été rasé lors des travaux de construction de l’ENAP. Les terrains de foot et de basket sont heureusement encore là, toujours fonctionnels. Il en est de même des cimetières mixtes où étaient enterrés aussi bien chrétiens que musulmans, sauf que aujourd’hui seuls les chrétiens continuent d’y inhumer leurs morts.  Monsieur Doucouré rappelle avec la même amertume que le rayonnement de Ponty était tel que différents événements de première importance pour le pays y étaient organisés comme par exemple le regroupement de l’équipe nationale de foot-ball et l’hébergement de certaines équipes africaines lors des jeux de l’amitié de 1963. Revenant au point de départ, au pied du grand amphithéâtre, le cortège s’arrête devant le CEM (Collège d’Enseignement Moyen) qui avait suscité quelques remous et résistances lors de sa construction il y a quelques années, illustrant l’attachement des populations à l’intégrité du site.

C’est à l’école élémentaire, située immédiatement en face que se termine la visite, une école qui compte parmi ses locaux des salles de classe d’époque, que des militaires de l’armée française passaient réfectionner assez périodiquement jusqu’à une date toute récente selon les témoignages de Monsieur Samba DIALLO, un natif de Sébi-Ponty.

II – Echanges avec les populations de Sébi-Ponty

A la visite de terrain, a succédé aussitôt une réunion d’échange entre normaliens et habitants de Sébi-Ponty dans la cour même de l’école élémentaire.

Dans ses propos introductifs, Prof. Modou NDIAYE, Président de l’Amicale des Anciens Elèves de l’Ecole Normale William Ponty (AENWP) a rappelé l’objectif de cette visite, qui était d’arriver à un état des lieux actuel du site de sébi-ponty et recueillir des informations auprès des populations, identifier leurs préoccupations et voir les convergences de vues entre  normaliens et  populations concernant  le devenir de ce site dans la perspective de porter ensemble auprès de l’Etat le plaidoyer de sa réhabilitation, projet que leur amicale a inscrit comme une priorité depuis sa création en 1991 et qu’elle a depuis lors souvent soumis aux autorités du pays.

A sa suite, l’Inspecteur Issakha Gueye, Président de la commission scientifique et pédagogique de l’AENWP a exposé avec clarté le projet qu’ont les Pontins pour la restauration du patrimoine africain que représente cet établissement qui a doté les pays d’Afrique francophone subsaharienne de cadres exceptionnels, d’enseignants de grand talent, d’hommes politiques hors pair,  qui ont porté leurs pays à l’indépendance et contribué à en faire des républiques et des nations viables. Pour les anciens de Ponty il est urgent d’ériger sur ce site un complexe abritant à la fois un musée de l’éducation, une bibliothèque, un institut développant diverses formations liées tout à la fois aux métiers de l’enseignement, aux métiers émergents, aux TICS, à l’emploi vert, ainsi qu’une offre de seconde chance aux multiples jeunes déscolarisés, de l’école et de l’université, un complexe qui sera un creuset communautaire de savoirs et de savoirs faire, de comportements et modèles de comportements à inculquer aux jeunes générations pour leur réarmement moral et professionnel sans lequel le développement est difficile à réaliser.

Cette ambition des pontins recoupe bien celle des populations de Sébi-Ponty regroupées au sein du CICA et dont le Vice-Président, Mamadou DIALLO a présenté le projet de création d’un musée à l’emplacement du grandiose amphithéâtre  de Sébi-Ponty. Il a insisté sur le fait que la noble fonction historique d’éducation du site est en train d’être dévoyée avec la création d’une maison d’arrêt et de correction  dans les années 80, suivie de celle de l’Ecole Nationale de l’Administration Pénitentiaire, depuis quelques années. Son  inquiétude est largement partagée par les différents intervenants qui lui ont succédé, qui se sont tous indignés qu’une prison soit en train de dévorer une école. Ce qui n’augure de rien de prometteur pour notre pays, puisqu’allant à l’inverse de ce qu’affirmait avec pertinence Victor Hugo, il y a 200 ans : « ouvrir une école, c’est fermer une prison ».

Les échanges fort riches entre les normaliens et les populations de Sébi-Ponty, avec la participation du directeur et des enseignants de l’école élémentaire se sont terminés par une parfaite harmonie de vues sur l’urgence de sauvegarder ce lieu de mémoire et d’excellence et une volonté partagée de coordonner leurs actions et initiatives pour que l’espoir suscité par la visite du Ministre de la culture et du patrimoine historique, il y a quelques mois, ainsi que   sa promesse de réaliser enfin ce projet ne restent sans lendemain.

Pour terminer leur recueil de données, les normaliens ont rendu une visite de courtoisie à l’ancien député maire de Sébikotane, Monsieur Abdoulaye DIOUF, qui fut aussi pensionnaire de William Ponty en 1962. Une rencontre fort fructueuse par les informations de première main qu’il leur a livrées.

III – Echanges entre Normaliens sur le projet de Fédération

Après cette visite de terrain du site de Sébikotane, les Pontins en compagnie de leurs confrères des autres écoles normales du Sénégal (Mbour, Saint-louis, Bambey et Germaine Legoff) ont poursuivi leur rencontre dans l’après-midi à  Toubab Dialaw pour synthétiser les échanges concernant le site de Sébi-Ponty et surtout débattre du projet de création d’une fédération nationale des normaliens dans l’objectif de mobiliser l’expertise de qualité dont ils sont porteurs pour continuer à appuyer le système éducatif du pays, aujourd’hui confronté à des défis majeurs.

Au terme de riches et intéressantes discussions, ils ont convenu de se retrouver pour finaliser leur projet, élaborer les textes fondateurs que sont les statuts et le règlement intérieur de la fédération avec l’accord de leurs différentes amicales.

Le Président

de séance                                 

Président de l’Amicale

des Pontins   

Modou Ndiaye        

Le Secrétaire de séance

Président de la Commission

Scientifique et  pédagogique

Issakha Gueye

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RFI : QUEL PROJET DE RÉHABILITATION POUR PONTY ?                  

le soleil

EX-ÉCOLE NORMALE WILLIAM PONTY

La Fédération des amicales des anciens pour la réhabilitation du site

Les anciens pensionnaires de l’ex-École normale William Ponty de Sébikotane, toutes générations confondues, ont effectué une visite, le week-end dernier, sur le site de leur ancien établissement. Après analyse et évaluation de l’état des lieux de l’école, ils ont formulé le souhait de voir leur cadre de formation remis à neuf pour abriter un musée et d’autres institutions nationales de formation.

Le site abritant les anciens locaux de l’ex-École normale William Ponty, sis à Sébikotane, a reçu, le weekend dernier, la visite de ses anciens pensionnaires. Selon un communiqué de presse, en plus des « pontins » de Sébi-Ponty, il y avait ceux de William Ponty de Saint-Louis, de Mbour, de Bambey et celles de l’École normale Germaine Legoffe des jeunes filles de Thiès. Le document de presse indique que l’objet de la rencontre était d’effectuer une visite de terrain sur le site pour faire un état des lieux aussi bien des locaux, des vestiges historiques, que des espaces encore disponibles et de l’environnement global. La source souligne aussi que la fédération a saisi l’occasion pour rencontrer les populations résidant sur le site pour recueillir leurs avis et attentes concernant le devenir de ce lieu mythique, classé depuis 2007 patrimoine historique national. 

Devant l’assistance, le Pr Modou Ndiaye de l’Ucad et Mamadou Diallo, respectivement président de l’Amicale des « pontins » et président de l’Association des habitants de Sébi-Ponty, ont échangé sur l’objectif de la visite, les axes de collaboration et le projet de réhabilitation du site. La même source souligne que cette visite a permis aux anciens normaliens de s’émerveiller devant des bâtiments certes vétustes et largement dégradés, mais toujours debout et résistants encore au temps. 

Après la visite, l’inspecteur Issakha Guèye, président de la commission scientifique et pédagogique de l’Amicale des anciens normaliens a exposé, avec clarté, le projet des « Pontins » pour la restauration du patrimoine africain que représente cet établissement qui a doté les pays d’Afrique francophone de cadres exceptionnels, d’enseignants de grand talent, d’hommes politiques hors pair qui ont porté leurs pays à l’indépendance et contribué à en faire des Républiques et des nations viables. 

Conscient de tout cela, il urge, selon les anciens de Ponty, d’ériger sur ce site un complexe abritant, à la fois, un musée de l’éducation, une bibliothèque, un institut développant diverses formations liées toutes, à la fois, aux métiers de l’enseignement, aux métiers émergents, aux Tic, à l’emploi vert. Ils estiment que ce serait une occasion d’offrir une seconde chance aux jeunes déscolarisés, un complexe qui sera un creuset communautaire de savoirs et de savoir-faire, de comportements et modèles de comportements pour leur réarmement moral et professionnel sans lequel le développement est difficile à réaliser.

Pape  Coly NGOME

WALFNET

PLAIDOYER

REHABILITATION DE L'ECOLE WILLIAM PONTY

 D'anciens pensionnaires portent le combat

Réhabiliter l'ancienne école William Ponty, puis la classer comme patrimoine historique. C'est le combat que portent ses anciens pensionnaires re- groupés dans l'Amicale des an- ciens élèves de l'école Normale William Ponty (Aenwp), créée depuis 1991. Ces derniers, dans le cadre d'une visite de prospection, se sont rendus sur le site, samedi dernier Ils ont décidé de porter le plaidoyer auprès des autori-tés. «L'objectif de cette visite est d'arriver à un état des lieux actuel du site de Sébi-Ponty et recueillir des informations au- près des populations, identifier leurs préoccupations et voir les convergences de vues concernant son devenir dans la perspective de porter ensemble auprès de l'Etat le plaidoyer de  sa réhabilitation, projet qu notre amicale a inscrit comme une priorité depuis sa création en 1991 el qu'elle a depuis lors souvent soumis aux autorités du pays», lit-on dans un communiqué signé par Pr Modou Ndiaye, président de l'Aenwp.

De son côté, le président de la commission scientifique et pédagogique de l'amicale, Issakha Guèye a insisté sur le projet des Pontins «de restauration du patrimoine africain que représente cet établissement qui a doté les pays d'Afrique francophone subsaharienne de cadres exceptionnels, d'enseignants de grand talent, d'hommes politiques hors pair, qui ont porté leurs pays à l'indépendance et contribué à en faire des Républiques et des Nations viables». Il urge, selon ces anciens élèves de William Ponty, «d'ériger sur ce site un complexe abritant à la fois un musée de l'éducation, une bibliothèque, un institut développant diverses formations liées tout à la fois aux métiers de l'enseignement, aux métiers émergents, aux Tics, à l'emploi vert, ainsi qu'une offre de seconde chance aux multiples jeunes déscolarisés, de l'école et de l'université». Un complexe, envisagent-ils, qui sera «un creuset communautaire de savoirs et de savoir-faire, de comportements et modèles de comportement inculquer aux jeunes générations  pour leur réarmement moral et professionnel sans lequel le développement est difficile à réaliser».

Selon le communiqué reçu, «les échanges entre les normaliens et les populations de Sébi-Ponty, avec la participation du directeur et des enseignants de l'école élémentaire se sont terminés par une par- faite harmonie de vues sur l'urgence de sauvegarder ce lieu de mémoire et d'excellence et une volonté partagée de coordonner leurs actions et initiatives pour que l'espoir suscité par la visite du ministre de la Culture et du Patrimoine historique, il y a quelques mois, ainsi que sa promesse de réaliser enfin ce projet ne restent sans lendemain ».

Salif KA