Bonnes pratiques : Le cas du vaste champ du C.E.M moderne de Coubalan - Par Daouda GUEYE *
INTRODUCTION
Dans le cadre de sa politique de création de Collèges d’Enseignement Moyen (C.E.M) dits de proximité, le ministère de l’Education a créé le C.E.M de Coubalan en Octobre 2005. Ce C.E.M se trouve dans la communauté rurale (devenue commune) dont il porte le nom, arrondissement Tenghory, département Bignona, région Ziguinchor. Il polarise six villages qui l’alimentent en élèves de 6ème : Coubalan, Djiguinoum, Djilacoune, Niandane, Dioubour, Boulindien.
A l'ouverture des classes d'Octobre 2005, le site devant recevoir le collège n'était qu'un vaste champ de 3 ha. Les cours étaient alors dispensés dans "un abri provisoire" prêté par l'autorité diocésaine. Il s'agissaitt d'une école primaire catholique momentanément fermée et qui comportait six salles de classe et le bureau du directeur.
Dés les premières années, l’administration du CEM a mené des innovations pédagogiques osées sous la direction du principal, à la tête d’une équipe d’enseignants pleins d’initiatives, appuyée par une dynamique association de parents d’élèves, et des élèves motivés et solidaires.
Entre autres innovations nous citerons les suivantes :
• La mise en place de 24 Cercles de Solidarité Intellectuelle (CERSI) en 2006/2007 : Il s’agissaitt d’installer, dans les quartiers et villages polarisés par le C.E.M, des groupes de travail où des collégiens d’un même quartier se rencontraient pour étudier et s’entre aider intellectuellement. L’objectif était d’amener les élèves à travailler en groupe dans leur village, en mettant à leur disposition le matériel de travail nécessaire que les parents n’étaient pas en mesure d’acheter (tableau noir, craie, polycopies avec exercices...).
• La création de 9 bibliothèques itinérantes en 2007/2008 : Il s’agissait de confectionner des caisses en bois, pour les alimenter en livres usuels, en romans et en journaux ; puis désigner, parmi les élèves possédant un vélo, des bibliothécaires en herbe à qui ont été fournies quelques notions sur la manière de gérer une bibliothèque. A l’aide du vélo, ces derniers emportent les bibliothèques dans leurs villages ou quartiers respectifs. Les élèves d'un village donné désireux de consulter certains documents venaient les emprunter auprès de leur bibliothécaire. Périodiquement, les bibliothécaires ramenaient les caisses pour les échanger entre elles, afin que tous les villages aient la chance de recevoir le maximum de livres destinés à ces bibliothèques.
A PROPOS DU PARTENARIAT C.E.M COUBALAN/ASSOCIATION "SOLIDARITE SENEGAL"
A partir de l'année scolaire 2007/2008, l’effectif fulgurant de 700 élèves a conduit l’administration du collège à occuper les deux sites distants de 400m : l'école primaire catholique prêtée et le collège encore en chantier avec trois salles de classe en banco initiées par les parents d'élèves, mais malheureusement inachevées et non équipées, et une salle de classe équipée offerte par le conseil régional de Ziguinchor.
C'est justement, à cette période même que la communauté éducative a bénéficié, par l'entremise d'un ami français, d'une coopération décentralisée nouée avec l’association «Solidarité Sénégal » de St Julien les Rosiers de France.
Rappelons que la décentralisation est l’une des politiques majeures initiées par le gouvernement sénégalais au cours de ces dernières années. Elle consiste, dans son acte III, à déconcentrer les pouvoirs de l’administration centrale, par le biais du transfert aux collectivités locales d’un certain nombre de compétences. Des 9 compétences transférées, l’éducation en est une.
La conséquence immédiate de cette politique de décentralisation est de conférer aux collectivités locales le pouvoir de nouer une coopération directe avec une collectivité d’un quelconque autre pays reconnu par le Sénégal.
Le mot est lâché : coopération. C’est justement la manière de concevoir la coopération qui a souvent vidé celle-ci de son sens. En effet, la coopération est assimilée à l’assistanat dans la plupart des cas, par la faute aussi bien des autochtones que des coopérants étrangers. Cette manière là de faire de la coopération ne peut être bénéfique pour les peuples puisqu’elle développe chez les bénéficiaires l’esprit « d’éternels assistés », et chez les donateurs l’esprit de « après moi, c’est le déluge ». Si la coopération entre les peuples est à magnifier, cette manière de la faire est à déplorer.
C’est cet écueil que l’association « Solidarité Sénégal » de St Julien les Rosiers de France et la Communauté Educative du Collège d’Enseignement Moyen de Coubalan ont su transcender, ayant toutes les deux la claire conscience que la coopération ne saurait être réduite à un simple assistanat, comme l’atteste la convention scellant leur coopération. Dans cette convention, les deux parties contractantes s’engagent à élaborer puis à exécuter, ensemble, des projets aux bénéfices des peuples des deux communautés.
Forts de cet engagement, français de l'association "Solidarité Sénégal" et sénégalais du CEM de Coubalan ont, ensemble, fait des réalisations très utiles pour les populations bénéficiaires, comme l’atteste cet inventaire de nos actions communes, en seulement sept ans de coopération (de 2007 année du début de la coopération, à 2013 année de mon départ du collège pour la retraite ) :
1. La mise en place d’une cantine scolaire
Le CEM COUBALAN polarise 6 villages comme indiqué dans l'introduction : Boulindien situé à 04 Km du Collège, Dioubour à 02,5 Km, Niandane à 02 Km, Djiguinoum à 02,5 Km, Djilacoune à 03,5 Km, et Coubalan lieu d’implantation du Collège.
Cependant, malgré la relative proximité du collège vis-à-vis des villages respectifs polarisés, la majorité des élèves est contrainte de faire quelques kilomètres pour se rendre à l’école. Ce qui justifie les nombreuses démarches que nous avons eu à entreprendre pour permettre aux élèves de se restaurer sur place à midi. Ce qui allait beaucoup les soulager, dans la mesure où la distance à parcourir quotidiennement diminuerait de moitié. Grâce à la coopération décentralisée, ces démarches ont abouti à la mise en place d’une cantine scolaire qui a servi ses premiers repas le 13 Mai 2008.
Pour le fonctionnement de la cantine, plusieurs initiatives ont été déroulées :
- Les partenaires français de l'association "Solidarité Sénégal" alloue à l'APE une subvention annuelle de 2500 euros pour l'achat des denrées essentielles (riz, huile etc.)
- Dès l’annonce de la mise en place de la cantine, les associations françaises APPEL et VIVARAIS CASAMANCE, toutes deux amies de SOLIDARITE SENEGAL, ont pris en charge l’achat de tout le matériel de cuisine (marmites, plateaux, congélateur etc.) ;
- Les parents d'élèves cotisent, symboliquement, 25 Frcs CFA/repas/élève ;
- Les jeunes collégiens entretiennent un jardin dont les produits (oignons, concombres, carottes, bissap, tomate ...) serviront à améliorer les repas souvent pauvres en légumes dans cette zone du pays. Un château d’eau connecté à un puits alimente en eau le jardin potager du C.E.M doté d’un système d'arrosage au "goutte à goutte" ;
Château d'eau connecté au puits, pour l'arrosage du jardin
- Le gouvernement scolaire mobilise les élèves autour de l'opération "01 élève, 02 Kg de noix d'acajou". C'est-à-dire, chaque élève s'engage à fournir au collège deux kilos de noix d'acajou ramassées, sans peine, sous les anacardiers qui poussent à l'état sauvage dans cette zone des Kalounayes. L'argent issu de la vente de ces noix (400F x 1400Kg) sert, en partie, à acheter du bois pour chauffage destiné à la cuisine. Le restant de l'argent sert à financer la fête de fin d'année des élèves et à alimenter la caisse du Foyer Socio-Educatif (FSE) ;
- Les femmes de Coubalan se mobilisent pour assurer bénévolement la préparation des repas ;
Cuisinières en pleine activité
- Pour la pérennisation de la cantine, des stratégies sont développées afin de mettre fin à la subvention octroyée par le partenaire. C'est dans ce cadre que le C.E.M a initié un ambitieux projet qui a pour finalité de faire du collège une FERME ECOLE capable, dans l’avenir, d’assurer son autonomie financière.
C’est ainsi que :
• Des arbres fruitiers (anacardiers, agrumes) ont été plantés, tout autour du collège, par les élèves qui en assurent l'entretien. La vente des noix d’acajou pourrait générer d'importantes ressources financières, tandis que les fruits produits pourraient aider à améliorer l’alimentation des jeunes collégiens.
• Un poulailler a été construit. Sa bonne exploitation devrait permettre, plus tard, de générer des ressources financières additionnelles assez substantielles.
• Un château d’eau alimente en eau le jardin potager du C.E.M doté d’un système "goutte à goutte". Ces ouvrages sont totalement pris en charge par nos partenaires français de VIVARAIS CASAMANCE, association amie à SOLIDARITE SENEGAL. Les produits du jardin sont destinés à la cantine, pour une amélioration des repas servis aux élèves. Les productions excédentaires devraient être vendues aux populations, par conséquent générer de l'argent.
2. De 2008 à 2013, ont été construits :
• 13 salles de classe capables d'accueillir toute la population scolaire, mettant ainsi fin, depuis 2009, à l'occupation de l'école primaire catholique ;
• Un bloc administratif composé de 03 salles : une servant de bureau du principal, une représentant le bureau des surveillants, et la troisième servant de salle de professeurs ;
• Une salle polyvalente de 60 m2 dénommée "Espace PAIX", qui accueille désormais les conférences, les projections de films documentaires et autres grandes rencontres organisées dans le Collège, de même que les répétitions théâtrales ;
Salle polyvalente
• Une salle LABO équipée par l’Association Vivarais-Casamance amie de l'association Solidarité Sénégal, afin de faciliter les apprentissages scientifiques et d’encourager la promotion des sciences expérimentales ;
• Une salle informatique entièrement équipée, depuis 2013, par le projet EDB/USAID, à la suite du branchement du C.E.M de Coubalan au réseau électrique de la SENELEC financé par nos partenaires français de l'association "Solidarité Sénégal".
• Couplée d'une bibliothèque, la salle informatique est devenue un Centre de Documentation et d'Information (CDI)) fonctionnel depuis le début de l’année scolaire 2012/13. Dénommé "espace SOLIDARITE", le CDI fonctionne sous la supervision d'un des enseignants. Auparavant, un voyage en France a été financé par l'association Solidarité Sénégal au profit de ce professeur superviseur, pour un stage d’initiation à la gestion d’un Centre de Documentation et d'Information (CDI) auprès de ses collègues du collège Jean Moulin d’Alès. Depuis qu'il a ouvert ses portes, le CDI a connu un engouement fort de la part des élèves et enseignants, mais aussi d'autres étudiants et chercheurs issus de la communauté. En plus, cette importante réalisation a permis au CEM de pouvoir procéder, sur place, aux reprographies des évaluations, des compositions et autres documents administratifs qui, auparavant, se faisaient à Ziguinchor, avec tous les risques d’insécurité et de pertes y afférents.
Salle informatique
• La loge du concierge devenue nécessaire à la suite du recrutement d’un gardien pour sécuriser les investissements dans l’établissement. L'importance d'une telle réalisation n'est plus à démontrer en raison de l’absence d’un mur de clôture qui fait du collège un lieu de divagation des animaux, de promenade et de chasse pour les enfants. Alors que l’équipement en mobiliers de bureau et en matériels informatiques commençait à prendre de la valeur, donc susceptible d'être l'objet d'un cambriolage.
Conciergerie
Pour la réalisation de toutes ces constructions, les tâches ont toujours été ainsi réparties :
• l’association « Solidarité Sénégal » met à la disposition de la communauté éducative tout le matériel de construction (ciment, sable, béton, zinc, peinture) ;
• les parents d'élèves, de leurs propres mains, assurent les constructions bénévolement, des fondations à la confection des toits ;
• les élèves procèdent à la peinture des différents bâtiments, et assurent leur entretien.
3. La tenue de huit camps de vacances
Cinq camps de vacances dénommés "séjours pédagogiques" ont été tenus au Sénégal, plus précisément au village de Djilacoune (Juillet 2007, Juillet 2008, Décembre 2009, Juillet 2011, Juillet 2013) et trois en France, plus précisément à Saint Julien les Rosiers (Juillet 2009, Juillet 2010, Juillet 2012), tous financés par l'association SOLIDARITE SENEGAL.
Ces séjours, d'une durée de 3 semaines chacun, ont permis de réunir cumulativement une centaine de jeunes français et une centaine de jeunes collégiens sénégalais. Ces rencontres ont alors favorisé de nombreux échanges entre jeunes jumeaux de cultures différentes.
Lors de ces séjours pédagogiques, des chantiers de solidarité internationale ont été exécutés, de leurs propres mains blanches et noires, par les jeunes français accompagnés de leurs jumeaux sénégalais élèves au C.E.M de Coubalan.
En voici les moments plus significatifs :
• En Juillet 2007 puis Juillet 2008, après que l’association SOLIDARITE SENEGAL ait mis à la disposition des jeunes tout le matériel nécessaire, un marché de six souks en dur a été construit au carrefour de Djilacoune au grand bonheur des femmes commerçantes de la Communauté rurale qui ont vu leurs conditions de vente nettement améliorées. Plusieurs voyageurs qui quittent Ziguinchor pour Dakar se ravitaillent en fruits au niveau de ce marché inauguré le 14 Août 2008 par le Président de la Communauté Rurale de Coubalan et du maire de Saint Julien les Rosiers, en présence d'une centaine de femmes des Kalounayes qui tenaient à magnifier leur reconnaissance aux jeunes sénégalais du CEM de Coubalan et français de Saint Julien Les Rosiers qui, avec leurs mains noires et blanches, ont édifié, brique par brique, ce précieux "bijou" mis à leur disposition pour la promotion de leurs activités commerciales.
• En décembre 2009, puis Juillet 2011, les jeunes jumeaux, sénégalais comme français, ont peint les 13 salles de classe du CEM construites, de leurs propres mains, par les parents d'élèves des six villages polarisés par le collège qui se sont vite appropriés le slogan "1 village, 2 salles de classe". C'est ainsi qu'en un temps record, les 12 salles de classe sont sorties de terre. Il ne restait alors qu'à procéder à leur peinture. Ce que ces jeunes jumeaux ont pu exécuter lors de leurs séjours pédagogiques de Noël 2009 et de Juillet 2011. A cette occasion, le bloc administratif, la salle polyvalente et la conciergerie ont été tous peints par les jeunes jumeaux, rendant ainsi l’environnement de l'espace scolaire plus agréable aux études.
Des bâtiments peints par les élèves du CEM et leurs jumeaux français
• En Juillet 2013, d'importants chantiers de reboisement ont été exécutés au profit de la communauté, lors du séjour des jeunes français et sénégalais. En voici quelques uns :
- La restauration de la forêt d’avicennia du marigot de Konghoul : Ce chantier consiste à favoriser le retour de la mangrove dans la zone du marigot de Konghoul. Ce marigot découle du bras du fleuve Casamance qui traverse le village de Coubalan. Le but recherché de cette activité fut la restauration du parc des oiseaux de Konghoul, et, par conséquent, de leur nichoir naturel existant jadis sur le site. Nous devrions d'abord procéder à l'aménagement et la réalisation de pépinières d’avicennia, puis nous en servir plus tard pour les replanter. Ces travaux n'étaient pas aisés, dans la mesure où l'activité se déroulait sur un site marécageux, donc difficile de s'y mouvoir. Les notables de Coubalan nous ont appris que, dans le passé, les populations tiraient de cette forêt d'avacennia des oeufs et du gibier pour améliorer leur alimentation. C'est dire que sa restauration est d'une grande importance pour elles.
- La plantation de NABEDAAY dans la quasi-totalité des maisons du village de Djiguinoum : L'importance de cette activité réside du fait qu'en dehors des nombreux bienfaits médicinaux que les experts en agriculture confèrent au NABEDAAY, les feuilles de cette plante sont prisées par les populations des Kalounayes puisqu'elles entrent dans la composition d'un repas fréquemment servi aux familles, du nom de étodiay. Or, Djiguinoum est un village qui a la particularité de ne pas disposer de cette plante. Les femmes sont obligées d'aller dans les villages environnants pour chercher ces fameuses feuilles de Nabédaay. Voilà pourquoi, nous tenions à mener cette activité de plantation de Nabédaay dans ce village, au grand bonheur des populations qui nous ont bien accueilli.
• A chacun des camps de vacances tenus au Sénégal, un centre de loisirs accueillant une centaine d’enfants du village de Djilacoune âgés de 03 à 06 ans, est animé par les jeunes jumeaux français et sénégalais. Cette activité permet non seulement d’installer certaines compétences chez les enfants, mais aussi de rassurer des mères de familles qui, en période d'hivernage (Juillet), pratiquent de nombreux travaux champêtres laissant derrière elles une progéniture à la merci de la rue.
Au centre de loisirs
4. Des Impacts du partenariat sur la maturité de nos jeunes sénégalais comme français
Nous allons tout simplement nous contenter de vous exposer les témoignages d'une jumelle sénégalaise, à son retour du séjour "France 2012", et d'un jumeau français ayant vécu plusieurs séjours à Djilacoune (Sénégal).
Témoignages d'une jumelle sénégalaise : "Nous affirmons que ce séjour en France nous a surtout permis de nous rendre compte que la vie en Europe n’est pas aussi aisée que nous le pensions avant ce voyage. Elle est faite de réussites, mais aussi de difficultés, comme nous l'ont révélé certains de nos chantiers tel que celui mené auprès des responsables du "secours populaire" ou du "restaurant du cœur". Nous avons ainsi appris à relativiser le mythe que constituent les pays dits développés qui amène parfois les jeunes africains à emprunter les voies périlleuses de l’émigration clandestine.
Par ailleurs, ce séjour a fini de nous convaincre de l’impertinence du racisme et de l’intolérance culturelle. Car, les jours d'immersion dans les familles françaises nous ont permis de tout partager avec nos jumeaux français, dans le respect des différences. Nous avons eu le sentiment d'avoir contribué au rapprochement de deux communautés de culture différente ayant un développement inégal.
Enfin, ce séjour nous inspire respect et considération à l’égard de nos partenaires qui ne ménagent aucun effort pour que le C.E.M de Coubalan émerge, à travers les nombreuses initiatives qu’ils prennent pour la consolidation de notre partenariat. Les diverses activités de recherche des financements auxquelles nous avons eu l'opportunité de participer, ont fini de nous édifier des immenses efforts que fournissent nos partenaires français pour trouver des ressources financières au moyen desquelles ils contribuent considérablement à la réalisation des importantes infrastructures dont bénéficie notre collège. Ce qui nous impose d’adopter, désormais, un autre comportement plus responsable, afin de bien entretenir ces dites infrastructures, et surtout de réaliser tous les engagements que nous aurons à prendre dans le cadre de cette coopération, pour que disparaisse pour toujours tout assistanat au profit d’un partenariat fécond."
Témoignages d'un jumeau français : "Pour ma part, j'ai participé à plusieurs séjours organisés à Djilacoune. Il m'a fallu du temps pour m'éloigner de mon regard et de ma façon de penser d'occidental. Mais à force de vous côtoyer, d'échanger dans un respect réciproque, j'ai compris que tendre la main ne suffisait pas, il faut aussi que la main d'un autre soit tendue. Cette rencontre dans le respect de l'autre donne naissance à un vrai partenariat entre les hommes, partenariat égalitaire, solidaire et réciproque avec nos différences. Où que nous vivons sur cette planète, nous avons tous les mêmes espérances. Et, je trouve personnellement que depuis 2009 nos séjours ont glissé vers cette éthique. J'en suis très heureux, et fier d'avoir posé ma pierre à ce bel édifice."
5. Des Impacts du partenariat sur les performances scolaires des élèves
Pour simplifier, nous allons nous en arrêter uniquement aux différents résultats obtenus au BFEM, en faisant abstraction des rendements internes (passages, redoublements, exclusions).
Résultats au BFEM
Année |
% |
|
Année |
% |
2008 |
100 |
2011 |
98,11 |
|
2009 |
73,72 |
2012 |
97,37 |
|
2010 |
96,59 |
2013 |
86,40 |
CONCLUSION
Pour conclure, soulignons que l'originalité de cette coopération, et peut être ses succès, reposent sur trois piliers majeurs :
• Au moins 3 associations se sont mobilisées pour vivifier le partenariat avec le C.E.M de Coubalan, en tête SOLIDARITE SENEGAL qui a démarché, elle même, l'intervention des deux autres associations qui lui sont amies (VIVARAIS CASAMANCE ; APPEL). Seulement, elles agissent toutes de manière concertée de sorte que les actions menées au bénéfice de la communauté éducative sont toujours complémentaires, alors qu’habituellement, dans notre pays, les partenaires au développement intervenant sur un même territoire, le font de manière solitaire et souvent non complémentaire, donc peu efficace.
• Un suivi régulier du niveau d'exécution des projets est assuré, dans la mesure où chaque année des dirigeants de l'association Solidarité Sénégal viennent séjourner à Djilacoune (Sénégal) avant la tenue des séjours pédagogiques. A ces occasions, un point sans complaisance est fait entre les partenaires et la direction du collège.
• Notre coopération avec l'association Solidarité Sénégal s’est fondée sur une CONVENTION de partenariat qui stipule ce qui suit : " Le collège étant construit sur le territoire de la Communauté rurale de Coubalan, tout projet devrait au préalable bénéficier de l’accord du Conseil Rural afin qu’il puisse en tenir compte dans son plan de développement local. Les élèves et leurs parents étant les bénéficiaires, tout projet traité avec le C.E.M devrait tenir compte des besoins exprimés par ces derniers. "
(*) Ex Principal du CEM de Coubalan à la retraite
A découvrir aussi
- Comprendre les réserves du Professeur Seydi sur l'Artemisia
- ET SI ON ATTENDAIT LE MOIS D’OCTOBRE 2020 !
- Résultats Baccalauréat 2020 : LSED 100% et après ? - Par Cellé NDIAYE *
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 94 autres membres