AMICALE DES ANCIENS DE L'ECOLE NORMALE WILLIAM PONTY

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Mafakha Touré a récemment participé à la réunion mondiale de l'UNESCO sur «L’alphabétisation et son enseignement pendant et après la crise de la COVID-19 : Le rôle des éducateurs et l’évolution des pédagogies», organisée à l'occasion de la Journée internationale de l'alphabétisation 2020. 

Appréciant cette participation,  le Secrétariat de la JIA2020 a notamment écrit :  « Votre contribution à la réunion mondiale a été non seulement la manifestation de votre ferme engagement en faveur de l'alphabétisation, mais aussi une source d'inspiration pour continuer à mobiliser nos efforts collectifs visant à atteindre l'objectif d'un monde plus alphabétisé. »  

Les échanges qui ont eu lieu pendant cette réunion ont été sous-tendus par de fortes préoccupations concernant l'impact négatif de la crise de la COVID-19 sur l'apprentissage et la vie des jeunes et des adultes non alphabétisés. Ils ont également démontré de l`optimise concernant des opportunités à venir pour promouvoir l'alphabétisation des jeunes et des adultes, dans une perspective d'apprentissage tout au long de la vie dans le cadre de la crise COVID-19 et au-delà.

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Éducateurs et continuum du développement professionnel

(Introduit par Mafakha Touré du Sénégal)

 Au Sénégal,  plusieurs  catégories d’éducateurs évoluent dans le secteur de l’alphabétisation.

• l’alphabétiseur (moniteur, facilitateur, animateur…) chargé de l’animation des enseignements-apprentissages ;
• le moniteur, éducateur ou volontaire de l’éducation dans les formules alternatives du genre école communautaire de base ou centre d’éducation non formelle ;
• le maître artisan c’est un professionnel du privé et chef d’atelier (de micro entreprise) souvent informel ou affilié à la Chambre des métiers et de l’artisanat.
• le relais communautaire. Il assure des fonctions d’information, d’éducation et de communication. Il est généralement un agent de développement originaire du milieu.
• Le superviseur. Il intervient dans l’encadrement de ces enseignants.

Les facilitateurs jouent un rôle important dans la lutte contre l’analphabétisme : Ils ont permis au Sénégal de réaliser d’importants progrès en facilitant à une frange importante de jeunes et d’adultes analphabètes l’accès à la lecture, aux rudiments de base en calcul et dans divers thèmes fonctionnels. Ils constituent l’épine dorsale du renforcement de l’éducation des exclus du système scolaire mais aussi le soutien de leur contribution dans le développement de leurs communautés par leur fonction d’animateurs de développement mais ils restent confrontés à des difficultés structurelles.

1. TROIS TYPES DE PROBLEMES

• Au niveau des acteurs :

1. 1. 1. la diversité des profils,
      2. le niveau académique souvent dérisoire,
      3. la modicité de la motivation (des salaires très bas) des personnels qui est souvent à l’origine des difficultés de maintenir les animateurs au sein de la structure opératrice,
      4. la discontinuité des programmes d’alphabétisation.

• Au niveau de la formation :

1. 1. 1. L’absence d’un référentiel de formation minimum obligatoire
      2. Le déficit notoire de maîtrise des outils de gestion de la classe
      3. Des formateurs peu outillés pour le Non Formel,
      4. Un accompagnement sur le terrain peu efficace ; il n’est pas assuré par des experts de la formation.

• Les ressources pédagogiques et didactiques (référentiels, manuels, matière d’œuvre, outils d’apprentissage des Activités Génératrices de Revenus - AGR, et autres supports) en usage dans les centres d’alphabétisation fonctionnelle (CAF) sont insuffisantes et restent peu adaptées aux contextes/besoins évolutifs de l’alphabétisation.

2. QUOI FAIRE ?

• L’action gouvernementale pour assurer un soutien continu et un développement professionnel des éducateurs devrait s’inscrire dans une politique globale de réforme de système de formation des enseignants qui considérerait les éducateurs en alphabétisation comme partie  intégrante des personnels enseignants. Ils pourront, par ce biais, bénéficier de formation initiale qualifiante et d’encadrement continu, selon les normes et standards dans ce domaine.
• Les institutions traditionnelles de formation des enseignants ont du mal à exercer pleinement toutes les compétences qui leur sont dévolues, du fait des traditions ancrées et d’un système de pilotage exclusivement centré sur la formation des personnels du formel.
• Les pouvoirs publics devraient, sur la base d’un cadre normatif précis, promouvoir pour cette catégorie d’enseignants :
  • • une formation qualifiante et diplômante ;
    • une insertion professionnelle réussie (métier d’éducateurs en alphabétisation) ;
    • Le renforcement institutionnel avec une allocation de ressources plus conséquente ;
    • un système de rémunération et de gestion des carrières adéquat ;
    • imprimer une certaine attractivité au métier d’éducateur en alphabétisation ;

3. QU’EST-CE QUI A ETE FAIT AU SENEGAL ?

• Mise en place des centres régionaux de formation des personnels de l’éducation (CRFPE) dès 2010 avec un département du Non Formel et un curriculum dédié
• Formation d’enseignants polyvalents mieux outillés pour intervenir dans les écoles du formel comme dans les centres alpha.
• Mise en place d’un projet « RAMAA-Sénégal » qui a développé un paquet de ressources (référentiels de compétences harmonisé, de formation et d’évaluation, système de suivi) articulé à un dispositif de formation normalisée des facilitateurs en alphabétisation dans les CRFPE.
• Depuis 2014, l’UNESCO a également accompagné le Sénégal pour l’élaboration d’un Manuel de formation initiale du maitre polyvalent et du facilitateur en alphabétisation.
• Beaucoup d’études sur le système de formation avec l’appui de l’UNESCO (CapeD)
• Adoption de la VAE pour la professionnalisation des facilitateurs en articulation avec le Dispositif de formation initiale des facilitateurs dans les CRFPE ;
• Mise en place du mécanisme de la VAE avec UNESCO
• Aussi, en 2019, toujours dans le cadre du CapeD, un dispositif de formation initiale des facilitateurs dans les CRFPE a été élaboré et validé.

La stratégie VAE sera confortée  à travers :

• • • Les recommandations des assises de l’éducation
    • les directives présidentielles formulées en aout 2015
    • le renforcement institutionnel avec la création d’un secrétariat d’Etat à l’alphabétisation,

Noter que le Ministère de l’éducation nationale s’est inspiré de deux expériences originales : celle de l’union pour la solidarité et l’entre-aide (USE) et celle de la formation professionnelle pour la formation des maîtres artisans.

• L’EXPERIENCE DE L’USE

L’ONG dénommée USE a mis au point  à partir de 1985 une stratégie d’alphabétisation où la « classe » s’insère à la vie de tous les jours. Il s’agit, à partir des acquis et de l’existant, d’apporter du nouveau en répondant un besoin utile et utilisable immédiatement tels que l’adoption du code de l’Écriture, la maîtrise de la Gestion et de la planification écrite, l’accès aux compétences de vie courante et aux AGR.

• EXPERIENCES DES MAITRES-ARTISANS DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE

Les expériences  des maîtres artisans en éducateurs sont nées avec l’ETFP. En 2015, l’Etat du Sénégal, à travers le Ministère chargé de la Formation professionnelle a adopté une nouvelle loi d’orientation qui consacre la validation des acquis de l’expérience.

4. OU EN SOMMES-NOUS AVEC L’INITIATIVE VAE DES FACILITATEURS

• Toutes les études ont été faites avec l’appui de l’UNESCO
• Le dispositif est mis en place et est fonctionnel,
• Des tests se sont déroulés dans trois régions : Dakar, Thiès et Kaolack
• 67 candidats sur 105 dont une majorité de femmes ont réussi leurs examens et ont reçu leur attestation,
• Le cadre juridique et réglementaire est en cours de validation,
• Une mise à l’échelle a été retenue au niveau de l’UNESCO et aurait dû être effectif n’eût été la COVID19.

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