AMICALE DES ANCIENS DE L'ECOLE NORMALE WILLIAM PONTY

AMICALE DES ANCIENS DE L'ECOLE NORMALE WILLIAM PONTY

Éducation aux valeurs et à la citoyenneté - une synthèse de Mafakha TOURÉ *

 

 

            

1.     Contexte

Ce texte est la synthèse de travaux d’une importante rencontre à laquelle beaucoup de personnalités avaient pris part, en octobre 2021 : le Ministre de l’éducation, tous les Directeurs et chefs de services du secteurs de l’éducation, les responsables du Dialogue social, les ONG, les associations de parents d’élèves, les PTFs, les organisations syndicales, des personnes ressources…bref plus de cent quatre-vingt (180) participants. J’avais été choisi pour la modération de cette rencontre.

 

Les sociétés humaines sont caractérisées par l’expansion de plus en plus rapide d’un phénomène qu’il est convenu d’appeler « crise des valeurs». Le système de valeurs puise son contenu dans le référentiel de la société (religion, histoire, politique, culture, ....) ainsi que dans les différentes instances locales. Il constitue la force ordonnatrice par excellence de la communauté dont il assure la cohésion et facilite les rapports sociaux.

Il est vrai que nous assistons impuissants à des « mutations », des « crises », des  « évolutions » ou de « révolutions », qu’il convient de maîtriser.

Du fait de la multiplicité des valeurs et des sources d’influence des individus, il y a aujourd’hui plus de juxtaposition que de cohésion ; d’où les incompréhensions, les mésententes, les conflits et les crises violentes.

Le délitement des valeurs au niveau de la société globale résonne au niveau de l’école. Les comportements violents et les écarts de conduite se prolongent dans le milieu scolaire.

L’école n’est pas la seule instance d’éducation aux valeurs. Elle est même au second rang. Une multitude d’instances façonnent les individus et leur inculquent leurs valeurs : d’abord la famille qui occupe le premier rang, ensuite les groupements d’intérêt commun, les associations, enfin les écoles ouvertes constituées de la rue, des médias, des réseaux sociaux…

En tout état de cause, lorsque les systèmes éducatifs s’effondrent, la paix, la prospérité et le bon fonctionnement des sociétés ne sont plus assurés.

Au Sénégal, plusieurs systèmes de valeurs coexistent. Des valeurs à référence occidentale ou asiatique, des valeurs à référence traditionnelle ou religieuse.

Il est unanimement reconnu que le système éducatif sénégalais traverse des crises endémiques. Il est régulièrement secoué par une série de violences physiques, verbales et morales (psychologiques) faites par les apprenants aux enseignants.

  • Des grèves interminables d’enseignants, d’élèves,
  • des parents qui laissent faire,
  • un gouvernement pas toujours soucieux de ses engagements,
  • L’école ne semble intéresser personne. Aux yeux de certains, elle n’est même pas utile, elle n’est pas un modèle de réussite,
  • Les valeurs, comme : le mérite, la discipline, la justice sociale, la tolérance, la persévérance, le respect, le respect de la parole donnée, le respect des symboles de la République, l’amour de la patrie, le respect de l’autorité, la discipline, le civisme, tels des ressorts, ont sauté depuis fort longtemps laissant la place à l’hypocrisie, au mensonge, à l’incivisme, l’indiscipline, la trahison, le vol, la tricherie, le blanchiment d’argent, la vente et la consommation de drogue, l’insolence, la violence…

C’est pour ces raisons que certains pensent qu’il est devenu important et urgent de clarifier les nouvelles missions de l'école à partir d'un consensus sociétal pour les défis de notre temps (dont l'atomisation sociale, la rupture des solidarités, l'explosion des inégalités, les taux élevés de discriminations, les replis identitaires et communautaires, la mutation climatique, la crise environnementale, les lendemains incertains...).

Dans un tel contexte, il est compréhensible que ces élèves désaxés, désorientés, déboussolés, désœuvrés, déshumanisés soient violents.

C'est bien la fin d'un monde, il faut en reconstruire un autre, dit-on. On en revient donc à la question fondamentale de l'échelle de valeurs actualisées pour savoir « Où atterrir ? », « Comment évoluer ? ».

Au Sénégal, si nous voulons renouer l’école avec son projet fondateur, il nous faut inéluctablement faire un diagnostic lucide du système.

Ce n’est pas tout, c’est toute l’histoire et la société qu’il faut interroger pour identifier les sources de pertes de valeurs : le désordre, l’égoïsme, l’hypocrisie, le manque de respect à l’autorité, le manque de productivité…pourquoi des contre valeurs du genre « toute té téew, ndiarigne lo fekké, makk dou dieumbeutt coco, djiguene dianganiwoul, ndey diay royou kay ba… » ?

Il est vrai que 1400 ans de domination : traite négrière, esclavage, exploitation coloniale, assimilation, perte de culture ; 1400 ans de brutalité, de terreur, de peur, d’instabilité, de fuite, de subordination…créent des comportements particulièrement contreproductifs. Aujourd’hui, la science moderne prouve que l’environnement agit sur le stock génétique : ceux qui ont vécu dans des conditions aussi rudes transmettent à leurs descendances un sentiment de peur, d’angoisse …

Une seule solution s’offre à nous: l’éducation. Elle devra mettre l’accent sur l’éducation à la citoyenneté at aux valeurs.

Ceci est la préoccupation constante de beaucoup de pays notamment des pays développés. Dans le cadre de cette étude, nous avons fait du benchmark auprès de la Belgique, du Maroc, de la France et du Japon. L’expérience de ce pays a beaucoup retenu notre attention. En effet, après un certain nombre d’année de recherche en éducation au Sénégal et ailleurs, je me suis toujours posé la question, « malgré toutes les richesses et atouts dont on dispose, pourquoi ça ne marche pas dans nos Pays comparés aux Pays occidentaux »? Comment se fait-il que, même si toutes les conditions sont remplies cela ne marche pas ? Peut-être qu’il y aurait un paramètre manquant ! je me suis également intéressé alors à ce pays, le Japon où tout est contrainte : Un petit territoire de 80 mille km2 habitable sur 377 mille, avec plus de 125 millions d’habitants, isolé au milieu du Pacifique, avec des contraintes naturelles sans pareilles, un pays qui importe 60% de sa nourriture et qui malgré tout cela est la deuxième ou la troisième puissance mondiale ; cela mérite réflexion. J’ai alors décidé de visiter ce pays avec une invitation de la JICA. Pendant 15 jours, j’ai l’occasion de visiter des sites, de rencontrer des universitaires, des fonctionnaires et observé les gens au travail. Il est ressorti de mes investigations que ce pays a très tôt choisi d’investir dans l’éducation. Il y a plus de 100 ans, depuis les Réformes du Meïji, le Japon a investi dans l’éducation pour se donner des valeurs et forger une nation. Son développement est le résultat de la force de travail de ses hommes et femmes, de la valorisation de leur culture, de leurs langues et de leur religion.

En tout état de cause, « être assis sur de l’Or, respirer du Gaz, croquer du Diamant » ne garantit pas pour autant le développement. En réalité, les pays les plus développés ont mis l’accent sur la question des valeurs : rigueur, respect de l’autorité, humilité, responsabilité, justice, équité, transparence, l’intérêt général, la résilience…

L’éducation à la citoyenneté constitue l’ensemble de connaissances, aptitudes, attitudes qui permettent à l‘apprenant de reconnaître les valeurs requises pour la vie commune et d'effectuer des choix et d'agir dans ce respect ; en somme elle vise à sensibiliser aux valeurs requises pour la vie commune dans la société ...

Valeur et citoyenneté sont intrinsèquement liées. Mais la didactique de la valeur comme celle de la citoyenneté, demande, comme toute didactique, une réelle assimilation des concepts à enseigner, une connaissance de leur histoire dans un champ de savoir, et parfois de leur glissement d’un champ à un autre.

2.     Types de valeur à l’école

Plusieurs types de classification sont possibles mais nous avons choisi le regroupement en trois catégories : celles en rapport avec la citoyenneté, le développement durable et celles scolaires.

σ   Valeurs de la citoyenneté locale et universelle

  • La primauté aux principes de l’Etat de droit ;
  • L’éducation aux valeurs universelles des droits de l’Homme en vue de les intégrer dans les attitudes et les comportements et d’acquérir la capacité de les défendre;
  • L’imprégnation par la culture du devoir envers soi-même, envers autrui et envers la société, ainsi que l’engagement à observer scrupuleusement ce principe ;
  • L’appropriation des valeurs de la démocratie et de la liberté, de l’égalité, de la justice et de l’équité et de la capacité de participation à la vie politique ;
  • L’éducation aux valeurs de l’égalité entre les deux sexes, la lutte contre les stéréotypes discriminatoires et contre la violence à l’égard des femmes et des filles ;
  • Le rejet de la violence, de la haine et du racisme ;
  • L’attachement aux principes et valeurs de la citoyenneté universelle et des différents droits de l’Homme tels que reconnus;
  • L’ouverture sur le monde, le respect de la diversité culturelle, l’attachement à la modération, au dialogue, à la tolérance, à la coexistence et à la compréhension mutuelle.

σ   Valeurs de la préservation de l’environnement et du développement durable

  • Le renforcement de l’éducation à l’environnement et l’enracinement de la « conscience écologique » à travers l’adoption de comportements respectueux de l’environnement, en cohérence avec les politiques de développement durable ;
  • L’engagement à préserver les espaces et infrastructures publics et collectifs aux niveaux local, national et international ;
  • L’intégration de « l’environnement numérique et virtuel » dans l’éducation aux valeurs de préservation de l’environnement, eu égard à la place prépondérante que les technologies de l’information et de la communication occupent désormais dans la vie des individus, notamment celle des enfants et des jeunes, et à leur influence déterminante dans la construction de leur identité personnelle et sociale.

σ   Valeurs scolaires

  • La fierté d’appartenir à l’école, la préservation de l’environnement scolaire et la contribution effective à son développement ;
  • Le respect des camarades ou des collègues de travail, l’établissement de liens de communication efficiente et de partage d’expérience avec eux et l’engagement discipliné dans le travail collectif ;
  • La fidélité à l’esprit de la mission éducative et l’engagement au respect des obligations scolaires, des éducateurs, des enseignants et de l’ensemble des acteurs en milieu scolaire ;
  • L’équité, l’égalité des chances et la qualité ;
  • La responsabilité et le sens de l’intégrité ;
  • L’indépendance tant au niveau de la réflexion qu’à celui de la pratique et la mise en œuvre de la rationalité et de l’esprit critique ;
  • La valorisation du travail, de l’effort et de la persévérance et l’encouragement de la productivité et du rendement ;
  • La confiance en soi, l’esprit d’initiative, la créativité, l’innovation et la compétition honnête.

3.     Réalités et défis à l’éducation aux valeurs dans le système éducatif

σ   Des acquis à consolider et à développer

Il convient reconnaître que le système éducatif sénégalais a accumulé des acquis importants dans le domaine de l’éducation aux valeurs, tant à la faveur des projets de réforme entrepris que dans le cadre des politiques publiques relatives à l’éducation, la formation et la recherche.

Cette volonté politique de faire de  l’école  le garant de la socialisation des personnes apparaît clairement dans beaucoup de documents d’orientation des systèmes éducatifs.

Au Sénégal, sous le magister du Président L.S. SENGHOR, il est dit dans la loi d’orientation 1971- 36 du 03 juin 1971  que « l’éducation prend sa source dans les réalités africaines et aspire à l’épanouissement des valeurs culturelles africaines".  A la suite de la tenue des États généraux de l’Education et de la Formation (EGEF) en 1981, sous l’égide du Président de la République Abdou DIOUF, la Commission nationale de Réforme de l’Education et de la Formation (CNREF), dans la perspective d’une École nouvelle,  a produit la loi d’orientation n° 91- 22 du 16 février 91 de l’éducation nationale. L’éducation à la citoyenneté et aux valeurs a été réaffirmée avec force. En effet dans  le Titre premier relatif aux dispositions générales de cette loi, il est dit que l’éducation tend "à promouvoir les valeurs dans lesquelles la nation se reconnaît: elle est éducation pour la liberté, la démocratie pluraliste et le respect des droits de l’homme, développant le sens moral et civique de ceux qu’elle forme, elle vise à en faire des hommes et des femmes dévoués au bien commun, respectueux des lois et des règles de la vie sociale".

Les Assises de l’Education et de la Formation retiennent que pour disposer d’une École sénégalaise conforme et apte à former le type de citoyen désiré, trois valeurs maîtresses ont été retenues pour constituer le socle et le catalyseur de notre système d’éducation et formation. Il s’agit de la créativité, de la foi et du respect.

 

Dans la Lettre de Politique Sectorielle, les principes et valeurs constituent les référentiels philosophiques et axiologiques qui guident l’action du Secteur de l’Education et la Formation (SEF) à tous les niveaux et dans tous les sous-secteurs. Ils s’inspirent des droits humains fondamentaux, des normes républicaines et des aspirations humanistes universelles, africaines et sénégalaises.

  • Responsabilité étatique et partenariat
  • Démocratie, respect de la dignité humaine, sensibilité à l’égalité des chances, à l’équité et à l’inclusion
  • Laïcité et respect de la liberté de conscience, esprit de tolérance et culture de la paix
  • Apprentissage tout au long de la vie
  • Enracinement identitaire et ouverture à l’universel
  • Pertinence et liens interactifs avec le milieu environnant
  • Culte de la qualité et de la performance dans le service à la nation

 

Les principes qui guident l’action vers la gouvernance à promouvoir se réfèrent à :

  • la bonne gouvernance : transparence, reddition des comptes
  • La Gestion Axée sur les Résultats (GAR) : orientation vers les résultats, imputabilité, efficience et efficacité ;
  • la gestion inclusive : dialogue, participation, partenariat, responsabilité mutuelle;
  • la décentralisation et la déconcentration : dévolution de pouvoirs et de ressources du sommet vers la base, leadership des collectivités pour le développement local, responsabilisation et autonomisation des établissements et des acteurs à la base.

 

Parallèlement à ces projets de réforme relatifs à l’éducation aux valeurs, des initiatives concrètes ont été entreprises :

  • la Mise en place par le Ministère de le MEN d’un cadre pour la promotion de l’approche genre, l’équité,  l’égalité entre les sexes et le bannissement de la violence, etc. ;
  • la Création de bureau genre dans les académies et IEF ;
  • l’Élaboration de guides et de modules genre ;
  • l’Élaboration d’un code de déontologie et d’éthique ;
  • l’Élaboration d’un document « Éduquer au développement durable pour installer des comportements responsables » par la DEE en 2016, AUF ;
  • la Proclamation du « serment de l’enseignant » à la sortie de sa formation ;
  • la Relecture de certains manuels a été faite;
  • des Formations en genre ont été assurées…

σ   Des difficultés et des dysfonctionnements persistants

En dépit de l’importance des acquis réalisés par l’école en matière d’éducation aux valeurs, nombre de difficultés et de dysfonctionnements subsistent, notamment:

L’éducation des enfants au niveau familial s'est fortement érodée du fait de la démission des parents. Les chocs exogènes (crise économique et culturelle…) et les besoins sans cesse croissant des élèves et étudiants (en enseignants qualifiés, en infrastructures et équipements, en encadrement...), l’incivisme au sein des structures de pilotage des écoles et au sein des institutions de la république qui induit la mal gouvernance, commençaient à faire leurs effets sur la société scolaire. La liberté d’agir des enseignants  (liberté de revendication et de grève) dont la majorité ne dispose pas d’une formation académique  suffisante et d’une formation professionnelle adéquate, le développement scientifique, technologique et social ont eu  un fort impact négatif sur cette frange de la société.  L’exigence d’une société plus démocratique ont induit la liberté d’opinion et la liberté de penser.  La demande sociale pour plus de démocratie devient très forte. La loi d’orientation de l’École nouvelle intégra ce  contexte et l’article  21  en est une illustration. Il est dit dans cet article que " la gestion des infrastructures, des moyens et des personnels de l’Education nationale, est fondée sur les principes de démocratie, d’objectivité et de compétence. A cet effet, des organes consultatifs  comme le Conseil de gestion, les APE sont institués pour que soient associés, dans les domaines dont il a à connaître, les partenaires de l’Education nationale, parents d’élèves, enseignants, étudiants et élèves ». A partir de ce moment,  le verrou sécurisant de l'école tomba et le mythe de l’enseignant, jadis icône de la société, s’écroula, aidé en cela par le développement fulgurant des moyens de communication notamment les TIC où les réseaux sociaux font feu de tout-bois. 

La violence est également un des fléaux qui gangrène l’école. Elle se définit en rapport avec la typologie  internationale, où elle recouvre toute forme d'atteinte ou de brutalités physiques ou mentales, d'abandon ou de négligence, de mauvais traitements ou d'exploitation, y compris la violence sexuelle. Cette définition inclut l'exposition des enfants aux violences au sein du foyer et dans d'autres cadres. Le terme recouvre la violence survenant entre des adultes et des enfants mais aussi entre des enfants» mais autant  comme le souligne l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) « l’usage délibéré ou la menace d’usage délibéré de la force physique ou de la puissance contre soi-même, contre une autre personne ou contre un groupe ou une communauté qui entraîne ou risque fort d’entraîner un traumatisme, un décès, un dommage moral, un mal développement ou une carence ».  C’est à partir de ces sources que sont explicitées les différentes formes de violence genre en milieu scolaire (VGMS).

La violence en milieu scolaire compromet la jouissance des droits humains notamment les droits fondamentaux à la vie, à la sécurité, à la dignité et à l’intégralité physique et psychologique des élèves qui en sont victimes.

 Elle porte atteinte à l’amélioration des performances scolaires et pousse les victimes à l’abandon des études.  Elle est la source principale de la faiblesse de la rétention des filles dans le système à  cause des  mariages et grossesses précoces).

À partir de ce moment, la société toute entière, y compris l’élève et l’enseignant, peut dire non et contester la décision de l’autorité (enseignant, directeur d’école, inspecteur et même  ministre) sans être inquiété, créant ainsi la situation  délétère que connaissent les institutions scolaires publiques notamment. Les apprenants rivalisent d’ardeur dans l’indiscipline notoire. L’école devient le sanctuaire de l’incivisme et le champ de toutes les convoitises, des batailles politiques et des positionnements sociaux. L’école échappe au contrôle de ses gestionnaires. Mais cette problématique de l'incivisme scolaire ou de l’indiscipline à l’école est un phénomène sociétal où tous les niveaux  de  la pyramide scolaire, tous les maillons de la chaîne scolaire sont concernés. Aucun acteur n'est épargné, du sommet de la pyramide (les autorités institutionnelles) à la base (les parents et les élèves) en passant par tous les autres niveaux hiérarchiques.

La responsabilité de cette situation chaotique incombe à tous.

  • L’Absence de formation des enseignants aux valeurs ;
  • Des dissonances et des incohérences des valeurs autour desquelles s’articulent les disciplines enseignées;
  • Des contenus et documents de référence en décalage par rapport aux évolutions législatives, institutionnelles et cognitives en cours dans le pays ou au niveau international sur la question des valeurs;
  • L’inexistence d’une vision claire ou d’une absence de perspective affirmée de la prise en compte des valeurs ;
  • La rareté des partenariats entre l’école et son environnement, notamment avec les organisations de la société civile, en ce qui concerne les programmes et activités relatifs à l’éducation aux valeurs
  • Les curricula n’ont pas été révisés dans le sens d’une plus grande prise en charge des valeurs ;
  • Un manque de coordination entre les diverses initiatives et une exploitation limitée des acquis des nombreux programmes d’éducation aux valeurs proclamées ;
  • Une faible capacité des approches didactiques mises en œuvre pour atteindre les objectifs prescrits.

Au regard de toutes ces contraintes, on en conclut que l’école  doit en permanence évoluer afin de faire face à tous les nouveaux défis posés par la société en perpétuelle mutation. L’école constitue le miroir des problèmes de notre société  et une partie de la solution. Elle incarne les traditions mais se doit également de préparer les innovations qui s’imposent. L’école doit prendre en compte ce subtil équilibre c'est-à-dire dispenser un savoir, un savoir-faire et éduquer un savoir-être pour  que l’école reste pour toujours le " ciment de la République". C'est ce à quoi les communautés interpellent maintenant l’état.

Les Assises de l'Education et de la Formation, tenues en 2014 ont réitéré ce besoin de changer d’approches sur cette question. Ces assises ont ainsi prôné et recommandé la Réforme des programmes d’enseignement en tenant compte de l’éducation à la citoyenneté et à la culture de la paix, pour la santé, pour la maîtrise de l’environnement  et à l’insertion au monde du travail. Il s’agira d’intégrer l’éducation religieuse et les valeurs dans les curricula (selon les confessions) en promouvant :

  • les valeurs culturelles : teranga, diom, mugn, kersa, sutura ;
  • les valeurs collectives : solidarité, liberté d’enseignement (choix du public ou du privé) ;
  • les valeurs sociales : paix, justice, réconciliation, amour, tolérance, sagesse, charité, spiritualité, humilité, vérité,  équité, autorité, préservation image publique, liberté ;
  • les valeurs morales : honnêteté, harmonie intérieure, respect de soi et des autres, politesse, discipline, bienveillance, probité ;
  • les valeurs citoyennes : responsabilité, respect de l’autre, confiance en soi, du bien commun, de l’environnement et des lois et règlements, honnêteté,   loyauté, ponctualité, travail, assiduité, créativité, etc.

S’inspirant de son intime conviction et de ces recommandations de la communauté éducative, le ministre de l’Education nationale, lors de sa première rencontre de préparation de la rentrée scolaire 2020-2021, a fait écho de cette volonté politique de faire de la promotion de l’éducation aux valeurs le cinquième pilier de sa stratégie d'intervention. Lors de la cérémonie de distribution des prix au Concours général sénégalais, édition 2021, tenant compte du passé et des malheureux événements de délinquance scolaire qui se sont produits durant l’année scolaire 2020-2021,  le Chef de l’état a encore tiré sur la sonnette d'alarme en appelant la communauté éducative au nécessaire retour aux valeurs dans le système éducatif.

4.     Quelles stratégies de changements

σ   Principes directeurs

Le succès de l‘éducation aux valeurs est tributaire de l’ancrage d’un système de valeurs compatible avec les choix fondamentaux de la nation tels qu’exprimés dans la Constitution ;

L’éducation aux valeurs relève à la fois de la responsabilité de l’école et des autres acteurs sociaux, civils et institutionnels, dans un esprit de complémentarité des rôles des uns et des autres. Elle doit revêtir un caractère durable et faire l’objet d’une évaluation régulière de son impact ;

L’éducation aux valeurs est une fonction transversale de l’école et l’un de ses fondements structurants. Elle concerne les différents niveaux et cycles d’éducation et de formation et requiert l’assimilation des différentes valeurs culturelles, religieuses, historiques et esthétiques et la mise en place d’une approche curriculaire intégrée ;

Bien plus efficace que les discours théoriques, la mise en place de structures dédiées à l’action éducative à l’école est essentielle à la réussite de l‘éducation aux valeurs ;

Les acteurs pédagogiques doivent bénéficier d’une formation de qualité qui intègre notamment les pédagogies de l’éducation aux valeurs par l’exemple.

σ   Domaines de développement et d’actualisation de l’éducation aux valeurs

L’éducation aux valeurs est un levier stratégique pour la refondation de l’école et pour l’accomplissement efficace de ses missions.

Pour renforcer et actualiser l’éducation aux valeurs, sept domaines d’action peuvent être envisagés :

⇒   Programmes, curricula et formations

Il est recommandé d’accorder toute l’importance requise à l’éducation aux valeurs lors du processus d’élaboration des programmes et curricula, du niveau préscolaire aux cycles supérieurs.

Pour atteindre cet objectif, il faut :

  • L’intégration de l’approche valeurs et droits de l’Homme dans les programmes, curricula et supports pédagogiques et le renforcement de l’éducation à l’égalité des genres, à la lutte contre la discrimination, contre les stéréotypes, les représentations négatives des femmes et des personnes en situation d’handicap dans les programmes et manuels scolaires, tel qu’énoncé par la Vision stratégique ;
  • La définition des domaines de l’éducation aux valeurs en s’inspirant notamment du corpus des valeurs prioritaires stipulées par la Constitution. Dans le même ordre d’idées, il faudra prévoir des mécanismes de mise en œuvre, de suivi et d’évaluation, ainsi que les modalités d’une actualisation régulière des objectifs de l’éducation aux valeurs, à la lumière des nouvelles acceptions qui pourraient les enrichir à l’échelon national ou international ;
  • L’élaboration de référentiels et de cadres conceptuels pour les valeurs (fixant les fondements intellectuels, les déterminants individuels et sociaux, les comportements et les compétences sociales) ainsi que l’adaptation des finalités de l’éducation aux valeurs dans les différents cycles scolaires au socle référentiel commun ;
  • L’intégration de composantes culturelles dans les curricula et l’incitation des apprenants à la créativité et à l’innovation pédagogiques ;
  • L’intégration des modules de renforcement des compétences de communication, d’ouverture et de développement personnel des étudiants et stagiaires dans les cursus universitaires et professionnels.

⇒   Multimédia et espace numérique

L’importance donnée à l’utilisation de la technologie en éducation et formation se réfère à :

  • La place qu’occupent désormais les outils multimédia et numériques pour les enfants, les adolescents et les jeunes en général et le fait qu’ils fassent partie de leur environnement et de leur réalité quotidienne ;
  • L’impact de l’usage inapproprié des outils multimédia sur la société et sur son système de valeurs et les problématiques qui s’en suivent telles que la triche, les violations des droits de la propriété intellectuelle, les atteintes aux droits personnels, l’addiction à l’internet et aux réseaux sociaux, la perte de l’esprit critique, et parfois l’aliénation par des idéologies et des courants manipulateurs ou extrémistes dont les enfants et les jeunes pourraient ne pas percevoir les visées et les dangers ;
  • L’effort engagé par des institutions nationales en matière de régulation de la production, de la mise en circulation et de la consommation des produits numériques et audiovisuels, en matière de préservation des valeurs et des idéaux dans les programmes audiovisuels diffusés sur le territoire national.

 

Pour toutes ces raisons, il est important de mettre l’accent sur :

  • L’investissement, dès les premiers niveaux scolaires, dans l’utilisation des outils informatiques et l’ancrage de la culture du numérique dans les programmes et les activités pédagogiques relatives à l’éducation aux valeurs, tout en garantissant aux apprenants une utilisation optimale et équitable de ces outils ;
  • La création d’un espace numérique de l’établissement ou de la zone éducative à partir duquel les apprenants peuvent accéder aux documents et aux ressources documentaires en relation avec le système des valeurs scolaires, et qui permet par ailleurs aux jeunes de participer, via le réseau internet, au débat et à l’échange des opinions et des expériences.

⇒   Vie scolaire et universitaire et pratiques civiques

La valorisation des espaces scolaires passe nécessairement par la dynamisation des activités culturelles, artistiques et sportives en vue de redonner à la vie scolaire et universitaire l’importance et le rayonnement qu’elles méritent. Dans le même sens, il convient d’adapter les rythmes scolaires et l’organisation de l’emploi du temps de manière à y favoriser les activités relatives à l’éducation aux valeurs.

⇒   Acteurs pédagogiques

Les acteurs pédagogiques sont au cœur de toute activité éducative et leur capacité d’influence et d’impact sur les apprenants et leur rôle dans la réalisation des missions et objectifs de l’éducation sont déterminants.

Il est recommandé :

  • Le renforcement des curricula de formation initiale et continue des acteurs pédagogiques à travers l’intégration de programmes ou de modules dédiés à l’éducation aux valeurs ;
  • Le lancement de chantiers pédagogiques dans les établissements scolaires, universitaires et de formation, visant à associer les différentes parties prenantes à l’élaboration d’une vision pédagogique du civisme, à l’intérieur et à l’extérieur de l’école ;
  • L’élaboration d’indicateurs spécifiques à l’éducation aux valeurs dans les épreuves d’accès aux métiers de l’éducation et de la formation ou de candidature aux postes de responsabilité, les tests de recrutement des cadres administratifs et éducatifs tels que les inspecteurs ;
  • La valorisation des acteurs pédagogiques et des bonnes pratiques pédagogiques en matière d’éducation aux valeurs et la capitalisation des expériences réussies et des approches novatrices en vue de leur généralisation.

⇒   Relation à l’écosystème de l’école et partenariats avec les acteurs institutionnels et la société civile

L’éducation aux valeurs constitue une cause sociétale commune. Divers acteurs faisant partie de l’environnement et de l’écosystème de l’école sont appelés à s’y impliquer davantage et à s’y investir. Ainsi la famille, les organisations de la société civile et de défense des droits de l’Homme, les institutions culturelles et le monde de l’entreprise, et l’ensemble des acteurs sociaux et institutionnels dans les domaines de l’environnement et du développement durable, devront être associés à ce noble combat pour les valeurs.

⇒   Recherche scientifique et pédagogique

Le rôle de la recherche est essentiel notamment dans l’approfondissement de la réflexion sur les comportements contraires aux valeurs, l’identification de leurs causes et l’analyse de leur impact. Elle permet également d’enrichir l’ensemble des projets mis en œuvre en matière d’éducation aux valeurs à l’école. Elle contribue ainsi à l’élaboration de mécanismes proactifs en matière d’encadrement et de formation, de communication et de sensibilisation. Elle aide enfin à l’élaboration et à la mise en place de dispositifs de mesure d’impact et d’évaluation, ou encore de prévision et de prospective.

⇒   Catégories d’apprenants en situation de vulnérabilité ou de handicap

La Vision stratégique de la réforme considère l’école, outre ses missions en matière d’enseignement des savoirs et des compétences, en tant qu’acteur social, culturel et moral. Sous cet angle, l’école est hautement concernée par la situation des catégories d’apprenants en situation de vulnérabilité ou de handicap. Elle est appelée à détecter et à organiser la lutte contre les facteurs de marginalisation et d’inégalité à l’origine de la précarité chez les enfants et les jeunes, lesquels sont susceptibles d’entraver leur inclusion éducative et sociale, et d’influer sur leurs perceptions et leurs représentations en matière de valeurs.

Par ailleurs, la précarité est susceptible de constituer un terreau fertile au sentiment de marginalité et d’exclusion, alimentant le plus souvent le penchant vers des comportements et des postures inciviques. Ces comportements qui vont se traduire par des attitudes de haine et de marginalité par la consommation de tabac, de drogue et d’addictions diverses), de dénigrement des valeurs de l’environnement et de la société dans son ensemble (extrémisme, agressivité) et diverses autres manifestations asociales chez les jeunes.

Devant ces menaces liées aux difficultés d’inclusion éducative et sociale, il est impératif de mettre en œuvre un plan de travail pédagogique inclusif en matière d’éducation aux valeurs, en relation avec la situation et les besoins des catégories sociales vulnérables.

Dans ce cadre, il convient de proposer ce qui suit :

  • La correction de la perception négative et des stéréotypes appliqués aux enfants en situation de handicap, en garantissant un traitement égal à tous les citoyens, sans discrimination, notamment en matière de droit à l’éducation, à l’instruction et à la formation qualifiante;
  • L’élaboration de stratégies alternatives de réintégration de tous les enfants et jeunes en situation d’abandon ou de retard scolaire, à besoins spécifiques, ou en situation de précarité, parallèlement à l’effort de lutte contre les stéréotypes négatifs dont est victime cette catégorie des apprenants ;
  • Une plus grande valorisation des programmes régionaux d’éducation aux valeurs, destinés aux différentes catégories sociales en situation de handicap ou à besoins spécifiques, notamment en milieu rural et dans les zones enclavées ;
  • L’élaboration de programmes d’encadrement éducatif et culturel destinés à ces différentes catégories sociales d’enfants et de jeunes, ainsi qu’à leurs familles, afin de leur assurer l’acquisition des compétences nécessaires en termes de valeurs et de les prémunir contre le fanatisme, la violence, l’extrémisme, et contre toutes les autres dérives marginales et comportements inciviques ;
  • Concernant les enfants et les jeunes sénégalais résidant à l’étranger, il convient de décliner des programmes d’action qui mettent à profit les cultures d’origine dans les domaines des valeurs.

5.     Recommandations

Le « séminaire de rentrée » réaffirme le caractère stratégique de l’éducation aux valeurs et considère qu’elle constitue un levier privilégié de développement du capital humain et de la promotion du système national de l’éducation-formation.

En vue de traduire cette conviction en actions concrètes sur le terrain, il recommande ce qui suit :

σ   Mise en place d’un plan d’action national et régional de mise en œuvre

Il s’agit d’initier, à court terme, un plan d’actions national et régional ainsi qu’au niveau de chaque établissement d’éducation, de formation et de recherche, qui comprend les mesures de mise en œuvre des propositions et recommandations contenues dans le rapport. Afin d’assurer à ces dispositions davantage d’efficience et d’impact, il convient de mettre en place les structures et les mécanismes législatifs, réglementaires et institutionnels qui seront adoptés lors de la mise en œuvre, en impliquant effectivement les acteurs pédagogiques et sociaux, tous statuts et niveaux de responsabilité confondus (parents d’élèves, apprenants, étudiants et stagiaires des établissements de formation,...).

σ   Elaboration d’une charte éducative nationale et contractuelle pour l’éducation aux valeurs

Le « séminaire » recommande l’élaboration d’une charte éducative nationale et contractuelle pour l’éducation aux valeurs, en veillant à :

  • Adopter une approche participative pour l’élaboration de cette charte ;
  • Intégrer dans cette charte une matrice de valeurs communes ainsi que les objectifs et finalités de l’éducation aux valeurs et les engagements de l’école et de ses partenaires en la matière ;
  • Faire de cette charte un référentiel pour la mise en adéquation des curricula, des programmes scolaires, de la formation des acteurs, de l’élaboration du projet d’établissement, etc. ;
  • Veiller à l’application de ladite charte et à la définition précise des responsabilités de chaque partie concernée dans la bonne application de ses dispositions.

σ   Préparation d’un cadre référentiel général du système des valeurs ciblées

L’élaboration d’un cadre référentiel du système des valeurs scolaires à cibler dans les programmes et activités d’éducation aux valeurs s’appuie sur les principaux référentiels contractuels et législatifs de la société sénégalaise ; à savoir, la Constitution, les Conventions internationales ratifiées par le pays, les chartes et conventions internationales relatives aux droits des enfants, des femmes et aux droits de l’Homme en général.

σ   Diversification des approches de mise en œuvre des propositions en veillant à leur cohérence et à leurs complémentarités

L’éducation aux valeurs est par nature riche et complexe. Sa mise en œuvre appelle une diversité d’approches et de modalités d’exécution, dans un cadre de complémentarité et de cohérence générale.

Dans ce même esprit, il est nécessaire d’élaborer un plan de référence pour l’animation et la mise en œuvre des projets éducatifs et de formation programmés dans  le cadre de l’éducation aux valeurs, au sein duquel s’articulent des activités interactives, des actions de terrain, l’acquisition de connaissances et l’innovation.

σ   Motiver et former les enseignants

  • Allonger la durée de la formation initiale des enseignants et des chefs d’établissement ;
  • Assurer la formation continue des enseignants et des chefs d’établissement ;
  • Former les surveillants en gestion de la discipline ;
  • Réfléchir à des résolutions qui vont impacter le statut des enseignants lors de la journée mondiale de l’enseignant ;
  • organiser une exposition des œuvres (arts, littéraires …) lors de la journée mondiale de l’enseignant ;
  • Réviser les critères d’attribution des postes de responsabilité.

σ   Renforcement des mécanismes de veille, de suivi et d’évaluation continue

Eu égard à l’importance des processus de veille et de suivi, il est essentiel de mettre en place des dispositifs appropriés pour le monitoring et l’évaluation continue des programmes de l’éducation aux valeurs.

σ   Recommandations pour la mise en œuvre des conclusions du séminaire  

Le séminaire considère que les recommandations relatives à l’éducation aux valeurs émises dans ce rapport, constituent l’un des leviers essentiels pour la promotion du système national d’éducation, de formation et de recherche scientifique.

Il recommande de :

  • Mettre à disposition des ressources humaines et matérielles et des dispositions législatives appropriées à l’application des recommandations de ce rapport ;
  • Mettre en place de structures dédiées au niveau des établissements éducatifs pour informer sur les orientations retenues, discuter des questions et problématiques liées aux valeurs et proposer des solutions et mesures pertinentes pour les résoudre;
  • Intégrer l’éducation aux valeurs dans le projet d’école et d’établissement, depuis la phase de conception et jusqu’au stade de l’évaluation ;
  • La mise à profit de ce rapport pour :
  • Cadrer le débat public sur l’éducation aux valeurs ;
  • Définir les orientations de la recherche scientifique pédagogique en la matière ;
  • Orienter le cadre législatif, réglementaire et institutionnel régissant l’éducation, la formation et la recherche scientifique ainsi que les politiques publiques éducatives ;
  • Produire des programmes audiovisuels et numériques autour de cette thématique comme avec la DRTS;
  • Organiser des rencontres de communication, des séminaires et des colloques sur l’éducation aux valeurs ;
  • Accorder une place importante à la psychologie de l’adolescence dans la formation des enseignants ;
  • Redonner à la notation sa symbolique ou sa sacralité
  • Faire attention aux effets maître, classe, et école
  • Offrir aux apprenants des modelés en recourant au portait d’alumnis
  • Créer un coin parents : causeries animées par les parents d’accord partie avec l’APE, l’administration et le collectif des enseignants
  • Veiller à la tenue des cahiers des apprenants et accorder de l’intérêt à l’écriture, la propreté….
  • Réorganiser les gouvernements scolaires de manière à accorder aux activités culturelles une place importante ;
  • Développer le sport et l’éthique qui sous-tend la pratique sportive ;
  • Faire correspondre le pouvoir et l’autorité dans les établissements (ex djiné maimouna, salle des profs…)
  • Faire revenir les cours d’éducation civique en impliquant les académies dans la construction des contenus ;
  • Faire de l’école un espace d’accès à la compétence et de reconnaissance objective du mérite.

Enfin, il convient de signaler que ce document fera l’objet d’une actualisation régulière, sur la base des résultats de l’évaluation qui sera faite de l’éducation aux valeurs dans le système éducatif, ainsi que des tendances récentes dans ce domaine.

 

NOTE BIBLIOGRAPHIQUE

Ce texte est la synthèse de communications de 5 panelistes :

  • Le Pr Djiby Diakhaté
  • Mme Awa Wade représentant le Haut comité du Dialogue social
  • Alcantara du SELS
  • La FENAPES
  • Cheikh Mbow de la COSYDEP

Il a été enrichi par les résolutions du Maroc, de la Belgique et de la France qui ont travaillé sur le même thème.

 

 

(*) Mafakha TOURÉ est de la promotion 1971

 



02/08/2022
3 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Enseignement & Emploi pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 94 autres membres