AMICALE DES ANCIENS DE L'ECOLE NORMALE WILLIAM PONTY

VIDÉO SAMBA DIABARÉ SAMBE : LEÇONS DE VIE

Le Grand Samba Diabaré Samb nous parle ici de la générosité,du rôle du griot, et d'autres choses. 

Oui, la générosité  mérite d'être louée. Car sans générosité, point de solidarité et sans solidarité pas de cohésion sociale.

Oui, la générosité doit être encouragée. D'où la suggestion faite, avec humour, aux griots de chanter aussi les louanges de ceux qui en manqueraient pour les inciter à rejoindre le groupe des vertueux.

Le discours du Grand Samba Diabaré Samb est si savoureux, si captivant qu'il serait peut-être irrevencieux d'y trouver matière à redire. 

Permettez moi ce petit crime de lèse-majesté, sur un point de son discours que je ne partage pas. 

Le Grand Samba Diabaré Samb semble soutenir l'opinion suivante : que les inégalités économiques seraient le moteur de la société car si tous étaient bien lotis, personne n'aurait plus besoin de personne. 

Cette façon de penser relève de l'observation d'un monde , celui qui est dominé par la pénurie. Accepter ce postulat signifierait reconnaître une fois pour toute que la lutte contre les inégalités est inutile et peut-être même nuisible. 

Avec tous ceux qui militent pour la disparition des inégalités et ils sont très nombreux, je ne partage pas cette analyse du grand griot du Djolof. 

Car l'homme est en train de quitter un monde fondé sur la pénurie pour un monde basé sur l'abondance où ces inégalités n'auront plus de sens. 

Dans ce monde de l'abondance, le profit ne sera plus la règle mais  c'est plutôt l'altruisme qui y régnera, dans toute sa splendeur. 

Non, non, je ne rêve pas. Ce monde commence à s'instaurer doucement avec la nouvelle économie, l'économie collaborative où les gens seront à la fois producteur et consommateur.

Oui, une 4ème révolution industrielle est en marche.

La fin des inégalités  non seulement ne fera pas disparaître la société, mais elle l'embellira d'une plus grande créativité humaine,  créativité libérée des lendemains incertains. Donc une société aux antipodes des craintes de notre griot national. 

Voici  les quelques reflexions qui me sont venues à l'esprit quand j'ai entendu  l'immortel  auteur de jaangake légitimer les inégalités sociales.

(*) Promotion 1970